La 1ère biographie consacrée à la galeriste oubliée Berthe Weill est parue en novembre 2011 aux éditions l’Ecarlate sous le titre Berthe Weill (1865-1951) La petite galeriste des grands artistes.
L'auteur, Marianne Le Morvan est âgée de vingt-six ans. Historienne de l’Art diplômée de la Sorbonne et forte d’un parcours au sein de différentes institutions parisiennes consacrées à l’Art contemporain, elle est la première à s’être intéressée au rôle oublié de Berthe Weill.
L’auteur oeuvre à la réhabilitation du travail de la galeriste par de multiples initiatives et a d’ores et déjà apporté son expertise à l’élaboration de catalogues raisonnés d’artistes exposés à la Galerie B.Weill.
En parallèle à cet évènement, la Ville de Paris rendra hommage à cette pionnière en apposant une plaque commémorative sur l’immeuble anciennement occupé par la Galerie B.Weill ; cette initiative a reçu les encouragements du Ministère de la culture et de la communication.
Elisabeth Badinter : « Faire renaître une femme ignorée de ce calibre est une belle oeuvre ».
Malgré son rôle considérable dans l’avènement de la peinture moderne, Berthe Weill demeure inconnue et son histoire encore inédite.
Elle a pourtant été la 1ère femme à devenir galeriste quand elle a ouvert une minuscule boutique à Montmartre en 1901 où manquant de place, elle accrochait les toiles encore humides par des pinces à linge à des fils tendus à travers sa boutique.
Paris était alors le centre d’un bouillonnement artistique sans précédent dans lequel Berthe Weill, douée d’un talent de sourcier pour reconnaître les meilleurs, est devenue la représentante de toute l’avant-garde.
Elle s’est ainsi rapidement imposée comme une actrice majeure de l’Art malgré un contexte antisémite et hostile aux femmes.
1ère à vendre les oeuvres de Picasso à Paris, elle découvre les Fauves avant le Salon d’Automne de 1905 et propose très tôt les prémices du mouvement cubiste.
Durant 38 années de carrière, elle a soutenu les débuts de tous les tenants de la modernité en devenant la première marchande de Braque, Derain, Dufy, Léger, Maillol, Matisse, Modigliani, Picasso et de nombreux autres encore.
N’oublions pas de préciser également que la Galerie B.Weill était la seule dès son ouverture et durant un quart de siècle à présenter les artistes sur un pied d’égalité quel que soit leur sexe, offrant enfin une légitimité au talent des femmes peintres malgré la misogynie endémique au milieu culturel.
Cette 1ère bio. restitue une manière unique de vivre l’Art en relation privilégiée avec leurs auteurs, une haute considération du métier de marchand de tableaux et de la pédagogie inhérente à cette fonction.
C’est aussi un volet plus personnel présentant une femme d’origine modeste juive qui traverse vivante les deux guerres mondiales en changeant l’Histoire par la seule revendication de son indépendance.
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