Le Syndrome du bocal

Présentation de Claude Pinault, personnage haut en couleur et lauréat du prix « Paroles de Patients » il y a deux ans pour son livre « Le syndrome du bocal », publié en 2009 aux éditions Buchet-Chastel.

Atteint du syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune qui touche 1 personne sur 200 000 dans le monde, Claude Pinault a failli mourir. « La phase d'installation du syndrome dure 3 à 4 semaines pour les formes normales, mais pour moi, cela a duré quatre mois » se souvient-t-il. « J'ai donc été très sévèrement touché et j'ai développé une paralysie presque totale. Pourtant, sans raison apparente, une guérison surprise m'a permis de retrouver progressivement mes facultés physiques.

claude-pinault.jpgLa pensée positive, c'est sans doute ce qui m'a sauvé assène-t-il, mais pour le livre, c'est différent ».

Claude Pinault se décrit lui-même comme un écrivain frustré. « J'ai écrit mes premiers ouvrages, des pamphlets, à l'âge de 16 ans. Je les faisais lire à mes camarades de classe dans la cour du collège. Mais par la suite, je n'ai jamais osé sauter le pas vers l'écriture littéraire, malgré de réelles opportunités » raconte-t-il. Avec la maladie, il sent que le moment est venu d'écrire et de donner libre cours à sa passion. Depuis toujours, j'écrivais en cachette en laissant faire l'écriture automatique. Des idées, des phrases, des heureux hasards et l'intuition. Mais je ne le faisais que pour moi, je ne le partageais pas ».

Proche de la fin, il s'accroche à un dernier espoir.

« Lorsque j'ai senti la mort arriver, j'ai voulu me donner un nouvel objectif : écrire un livre. Je n'avais pas réellement pris le temps de le faire avant, mais je voulais le faire maintenant ». Débute alors un parcours incroyable pour fixer sa pensée et relater son vécu. Claude Pinault choisit d'écrire un roman pour se replonger dans le temps, revivre sa maladie et sa guérison. « Je faisais confiance à mon intuition et je souhaitais écrire un roman pour me détacher de la biographie » précise-t-il.

Le « Syndrome du bocal » acquiert ainsi une portée universelle qui ne résume pas sa lecture aux seuls initiés.

Mais malgré l'envie, impossible d'écrire en raison de la paralysie. Claude Pinault cherche alors des solutions pour fixer sa pensée. Il prend des notes mentales, fixe des moments dans sa mémoire, demande à des proches d'enregistrer des conversations téléphoniques... Lors son retour à domicile, après 14 mois en réanimation, il retrouve l'usage d'un doigt sur chaque main. C'est à ce moment qu'il commence a écrire, parfois pendant plus de 12 heures par jour. « Je ne m'arrêtais plus.D'ailleurs, le manuscrit est 2 fois plus volumineux que l'ouvrage final » .

En 9 mois, le patient, devenu écrivain, accouche d'une autofiction qu'il présente à ses proches, puis aux éditeurs. L'écriture du « Syndrome du bocal » l'a accompagné pendant sa rémission. « Le livre m'a aussi permis de m'éloigner de la maladie lorsque j'en avais ras-le-bol » analyse l'auteur, « mais surtout, il y a un moment, après avoir mûri longuement le projet, où je me suis de nouveau autorisé à prendre du plaisir dans la Vie, à redevenir un homme et à quitter mon statut de malade ».

L'épreuve de la maladie est devenue l'opportunité de vivre des expériences fortes et réaliser son rêve..Le succès rencontré par le livre lui a permis de transformer la maladie en un moment positif de sa vie.

Ainsi il peut désormais transmettre son expérience vécue et faire passer un message d'espoir à destination de ceux qui traversent des épreuves.


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