Lune de Miel

Affaibli physiquement par l’âge et la maladie, François Cavanna n’a rien perdu de sa verve ni de son insolence. Il nous soumet avec Lune de miel un livre habilement composé de souvenirs, de réflexions et d’anecdotes.

lune-de-miel.jpg3 axes essentiels alternent au fil des chapitres : l’évocation du STO en Allemagne ; l’aventure Hara-Kiri/Charlie Hebdo ; les atteintes de l’âge (les médecins utilisent l’expression « lune de miel » pour désigner une période de rémission de la maladie de Parkinson).

Le va-et-vient entre ces trois périodes procure sa légèreté au récit, qui ne cède jamais au gémissement malgré la tristesse de certains passages. La jeunesse en Allemagne est décrite avec une gouaille formidable.

La période présente, marquée par les progrès de la maladie et des divers malheurs liés à l’âge, est égayée par la présence de Virginie, une lectrice fidèle qui est devenue la « gouvernante » du vieil homme.

Beaucoup de tendresse, des coups de gueule bienvenus (notamment contre Philippe Val et quelques autres), d’innombrables anecdotes racontées avec la truculence et l’efficacité du grand amateur de Rabelais qu’est Cavanna : c’est le dernier baroud d’un vieux sanglier, chaleureux, virulent, amoureux de la vie et des plaisirs, mais aussi de la littérature et de ses puissances.

En terminant le livre, on a le sentiment d’avoir fait quelques pas avec un type bien : cela n'arrive plus si souvent.


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