Formation PRO continue

Propositions de Jacques Voisin, Président de la CFTC à l'occasion des voeux à la presse concernant la formation professionnelle continue :

Le contexte

Depuis la signature de l’accord national interprofessionnel (ANI) du 7 janvier 2009 et la loi du 24 novembre 2009, chaque salarié doit pouvoir progresser d’au moins un niveau de qualification au cours de sa carrière. Cette disposition ne doit pas rester dans l’abstrait.

Le bilan de la première année d’exercice du Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (FPSPP) :

‐ 136 projets programmés entre juin et décembre 2010 pour un montant total de 405,6 millions d’euros.

en 2010, le FPSPP a accompagné 100 000 demandeurs d'emploi et 250 000 salariés.

Pour l’année 2011, le pourcentage de la participation légale des employeurs au titre de la formation professionnelle continue versée au FPSPP est fixé à 10 % par un arrêté ministériel du 6 décembre 2010. L'annexe financière 2011 de la convention‐cadre État‐FPSPP, signée le 18 janvier dernier, prévoit un budget prévisionnel 2011 de 800 millions d'euros dont 100 millions issus du FSE.

L’Apprentissage

Cette filière est encore trop souvent associée aux notions d’échec scolaire, de dernière solution ou de métiers peu valorisants. Actuellement, plus de 25% des jeunes en apprentissage rompent leur contrat avant son terme, principalement en raison des conditions d’accueil en entreprise mais également de leurs lacunes en matière de savoir‐faire et de savoir‐être.

Le bilan d’étape professionnel

Définie dans l’ANI du 11 janvier 2008, repris dans l’ANI du 7 janvier 2009, la notion de sécurisation des parcours professionnels n’apparaît plus dans l’avenant du 3 mars 2009. C’est pourquoi, la CFTC s’y est opposée.

La formation initiale différée

Ce nouveau dispositif issu de l’ANI du 7 janvier 2009, non repris dans la loi du 24 novembre 2009 devait s’adresser aux salariés – ayant arrêtés leur formation initiale avant le premier cycle de l’enseignement supérieur – souhaitant poursuivre ultérieurement leurs études.

L’orientation

L’orientation ne doit pas faire de distinction entre la formation initiale et continue.

La préparation opérationnelle à l’emploi

Concernant la POE, la CFTC considère que ce dispositif est bien adapté à la sécurisation des parcours professionnels en permettant notamment à des personnes rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle de se former et de reprendre goût au travail.

La portabilité du DIF

La CFTC se félicite de l’apparition de la notion de portabilité avec l’ANI du 7 janvier 2009 et la loi du 24 novembre 2009, notion qu’elle exigeait depuis près de dix ans.

La gouvernance

La signature de l'annexe financière garantit des financements suffisants pour les contrats de professionnalisation et va permettre de mettre rapidement en place les appels à projets. Des fonds en faveur de l'illettrisme vont pouvoir être mobilisés.

Les enjeux

Les actions cofinancées par le FSE seront principalement des formations pour les salariés en CTP/CRP et des actions en faveur des demandeurs d'emploi répondant à des besoins identifiés sur le marché du travail dans le cadre des Préparations Opérationnelles à l'Emploi (POE), du CIF‐CDD ou de contrats de professionnalisation pour certains publics ciblés.

Le FPSPP et le FSE cofinanceront aussi des actions de qualification pour les salariés (CIF, VAE, Chômage partiel) ainsi que des actions relatives aux savoirs de base dont 42,7 millions pour des formations contre l'illettrisme. Par ailleurs, au titre de la péréquation entre les OPCA/OPACIF, le FPSPP consacrera 290 millions d'euros aux contrats et périodes de professionnalisation et 80 millions au CIF et à la portabilité du DIF.

Pour les organismes

La CFTC souhaite insister sur une parité de la gestion de la FPC entre l’Etat et les partenaires sociaux car ces derniers ont un rôle majeur à jouer en vue de réaliser une réforme au plus près des besoins des salariés.

Pour les salariés

Il faut maintenant promouvoir et mettre en application rapidement les formations de ceux qui en ont le plus besoin : chômeurs de longue durée, personnes rentrant de congés parentaux, salariés n’ayant pas encore progressé d’au moins une qualification au cours de leur carrière,…

Les positions de la CFTC

L’Apprentissage

La filière d’apprentissage est à revaloriser. Il faut également renforcer la formation et le contrôle des maîtres d’apprentissage : plus qu’un ouvrier, l’Etat a obligation de former un citoyen.

Le bilan d’étape professionnel

Actuellement le contenu initial du bilan d’étape professionnel est fragilisé. Or, en période de crise, il est impératif de consolider l’emploi dans l’entreprise. Pour la CFTC, le bilan de compétences encadré dans un dispositif légal doit rester le seul dispositif permettant aux salariés de faire le point sur ses compétences et qualifications. De plus, la mise en place du BEP engendrerait la fin de l’entretien professionnel, moment pourtant privilégié entre le salarié et son employeur et dispositif majeur dans les PME/TPE.

La formation initiale différée

La CFTC regrette que ce dispositif n’ait pas été repris par la Loi du 24 novembre 2009.

L’orientation

La CFTC considère qu’il ne peut y avoir de coupure entre ces deux étapes. En conséquence, la CFTC met en avant la mise en oeuvre de son « chèque‐formation » (capital d’heures inversement proportionnel au niveau acquis par le jeune à l’issue de son cursus de formation initiale). La CFTC demande que cette solution soit davantage approfondie car elle répond à un réel besoin et notamment, permet de répondre aux attentes des salariés des TPE en recherche d’une évolution professionnelle.

La préparation opérationnelle à l’emploi

La CFTC compte sur une mise en pratique rapide et efficace de cette POE.

La portabilité du DIF

La CFTC souhaite étoffer ce dispositif en permettant aux personnes en fin de carrière d’utiliser leur DIF, y compris une fois en retraite, le DIF constituant une « acquisition personnelle ».

Le tutorat

Pour la CFTC, il est important de promouvoir le tutorat chez les seniors. Cette fonction doit être reconnue et prise en compte dans leur évolution de carrière.

La gouvernance

Si la CFTC souhaite désormais qu’il n’y ait plus de ponction du FPSPP.

Pour la CFTC, il est impératif de réussir cette énième réforme de la formation professionnelle et son application, car en cas d’échec, l’Etat reprendrait la main sur la gestion des fonds de la formation professionnelle.