Dérives des cabinets

Des propositions nécessaires et urgentes pour réinventer le conseil en recrutement

Nous avons demandé à son instigateur, Alain Gavand, pourquoi une telle nécessité dans le monde du recrutement actuel ?

« Le 06 octobre dernier, France 2 diffusait un documentaire intitulé « La gueule de l'emploi » de Didier Cros. On y voit des candidats malmenés par un « jury » constitué de membres du cabinet de recrutement et de l'entreprise ; des candidats sont placés dans des situations humiliantes pour l'obtention d'un poste de commercial. Ce film suscite évidemment une indignation légitime, mais n'étonne personne car les audits dans les services recrutement des entreprises et les enquêtes auprès des candidats que j'ai pu mener révèlent des pratiques encore hétérogènes », déplore Alain Gavand, Président du cabinet de conseil en ressources humaines, alain gavand consultants.

Son plan d'actions autour de 7 propositions :

Renforcer la loi du 31 décembre 1992 sur le recrutement.

Au regard de ce texte, les informations demandées au candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles.

Elles doivent en effet présenter un lien direct avec l'emploi. Les méthodes de recrutement doivent être pertinentes, au regard de la finalité poursuivie.

Alain Gavand propose donc d'inscrire dans la loi, l'interdiction des méthodes non fiables et dangereuses, telles que l'astrologie, la graphologie, la numérologie et toute autre méthode irrationnelle.

Créer une instance de médiation entre recruteurs et candidats qui aura pour vocation de recevoir et d'instruire les réclamations des candidats, ainsi que d'auditer les pratiques des cabinets.

Cette « haute autorité du recrutement » sera privée. Mais sa gouvernance pourra être paritaire entre recruteurs, candidats et pourrait faire l'objet d'un financement mutualisé par la profession.

Organiser des « assises du recrutement »

Ces assises, qui pourraient se tenir bi-annuellement, réuniront les cabinets de recrutement, les entreprises, les sites d'offres d'emplois, les éditeurs de tests, les institutions mais également les représentants des candidats, les associations et les partenaires sociaux.

A cette occasion, la profession pourrait lancer une grande étude externe sur les cabinets de recrutement, afin d'identifier les pratiques réelles de la profession et les éventuelles dérives, ainsi que leur gravité et leur fréquence.

Lancer un grand programme de formation des praticiens du conseil en recrutement et renforcer les contenus de la formation initiale en y intégrant la dimension éthique.

Créer une charte cabinet de recrutement/entreprise cliente/candidats.

Cette charte  présentera les engagements des recruteurs et sera remise au candidat.

Lancer une campagne nationale d'information auprès des candidats, leur présenter le métier de conseil en recrutement.

Définir les bases d'un rapport annuel des cabinets de recrutement, afin de mesurer les progrès accomplis au niveau de chaque cabinet pour renforcer la transparence des professionnels du recrutement.