On estime que William Shakespeare est né le 23 avril 1564. Il serait mort le 23 avril 1616, la veille de ses 52 ans.
Il sera inhumé le 25 avril à Stratford dans le chœur de l’église de Holy Trinity.
Il est généralement admis que, dans la chronologie des œuvres de Shakespeare, Macbeth suit Le Roi Lear et précède Antoine et Cléopâtre.
Un certain nombre d’indices, souvent ténus, laissent supposer que la pièce, au moins dans une 1ère version, a été composée en 1606, vraisemblablement pour le théâtre du Globe, ou, comme on l’a parfois supposé, à l’occasion de la visite à Londres du roi Christian IV de Danemark, entre le 17 juillet et le 11 août 1606. Les plaisanteries du Portier sur l’equivocator (II, III, 7-8) peuvent être comprises comme une allusion au père jésuite Henry Garnet, accusé d’avoir participé à la Conspiration des poudres du 5 novembre 1605.
Son procès, en mars 1606, sa condamnation pour haute trahison, et sa pendaison, le 3 mai 1606, avaient attiré l’attention sur l’équivocation : il avait en effet défendu, au cours du procès, cette pratique d’un double langage permettant de cacher la vérité sans être parjure.
Les Sorcières mentionnent le commandant du Tigre (I,III, 7) ; un navire de ce nom était rentré à Londres après un périple difficile le 27 juin 1606. On a calculé qu’il était resté en mer quatre-vingt-une semaines, c’est-à-dire 9 fois 9 semaines, ce que les sorcières appellent « 9 fois 9 longues semaines » (I, III, 22).
Il peut ne s’agir là que de coïncidences. Aucune preuve formelle ne permet de dater la pièce avec précision. Mais l’ensemble des incidences indirects rendent probable l’année 1606.
La 1ère édition de Macbeth est celle de l’in-folio de 1623. Le principal problème qu’il pose, du point de vue de l’établissement du texte, est celui de l’authenticité des scènes où apparaît Hécate (III, v et IV, I).
Le texte entier des chansons de ces 2 scènes, qui ne sont indiquées, dans l’in-folio, que par le 1er vers, se trouve dans La Sorcière (The Witch) de Thomas Middleton.
Il est généralement admis que le texte original de Macbeth a pu être révisé par Middleton, qui aurait pu incorporer tout ou partie des scènes d’Hécate, mais il est impossible de dire avec certitude si cette révision est antérieure ou postérieure à la composition de The Witch.
Nicholas Brooke pense que la révision de Macbeth date des années 1609-1610 et The Witch de 1615. D’après lui, le texte de Macbeth qui nous est parvenu serait celui de la pièce telle qu’elle fut jouée entre 1610 et 1620, quelques indices donnant à penser qu’il existait une version antérieure dont la composition remonterait à 1606.
Aux yeux de nombreux critiques, la scène V de l’acte III et une partie de IV, I, c’est-à-dire précisément les apparitions d’Hécate, n’ont pas la même densité de langage et la même force poétique que le reste de la pièce ; la texture en est différente et, contrairement aux scènes où apparaissent les 3 Sorcières, on ne relève pas d’écho significatif avec le reste de l’œuvre.
Certes, Macbeth mentionne à 2 reprises Hécate, mais il s’agit de moments spécifiques, dont ces allusions accentuent la noirceur. Au contraire, les scènes d’Hécate la diluent, et, en modifient la nature. Loin d’épaissir le mystère de l’innommable, elles contribuent à le dissiper ou du moins à l’atténuer.
D’autres, cependant, rejettent la théorie de l’interpolation et défendent l’authenticité des scènes d’Hécate, auxquelles ils attribuent l’importante fonction de faire apparaître, au cours de la tragédie, la substantialité du Mal.
Une 3ème possibilité est suggérée par John M. Nosworthy qui, trouvant dans les tirades d’Hécate une tonalité sénéquéenne, pense qu’elles auraient pu être écrites par Shakespeare lors d’une révision de la pièce, afin d’intégrer les chansons empruntées à Middelton.
Shakespeare, Tragédies II (œuvres complètes) Edition publiée sous la direction de Jean-Michel Déprats Avec le concours de Gisèle Venet
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