A travers ses cérémonies religieuses, le théâtre grec est le fondement de notre art occidental.
Théâtre symbolique, s’exprimant par le « suggéré », le « poétique » et un codage raffiné, il est le théâtre qui invente le lieu. Utilisant alors le relief naturel (collines…), il s’organise pour créer l’espace de la scène.
Hommage au dieu de la vigne et de la fertilité, le « Rond de Dionysos » est un théâtre à l’air libre où les spectacles sont joués pendant la journée. Le « théâtre » est alors l’endroit d’où l’on regarde (gradins) et l’orchestra l’endroit où le chœur grec danse.
Les acteurs sont tous des hommes et masqués. Un seul acteur joue tous les rôles, le protagoniste, puis au fil du temps on introduit jusqu’à 3 acteurs.
Dans cet espace s’exprime une certaine démocratie, preuve en sont les concours de tragédie au théâtre d’Athènes au 5ème siècle avant JC.
Les romains ont perfectionné les bases du théâtre grec en construisant d’immenses cylindres de pierre dans lesquels ils reproduisaient le système grec.
Plus colossal, le théâtre romain connait son heure de gloire en faisant de Rome le lieu d’amphithéâtres et de cirques imposants (cf le film « Satiricon » de Fellini). Les acteurs ne sont plus masqués mais maquillés et jouent de leurs expressions.
La décadence de l’empire romain entraîne le théâtre dans son effondrement. Pendant le 3ème et 4ème siècle après JC et jusqu’à la Renaissance, il n’y a plus véritablement de lieux de théâtre.
La religion chrétienne au 5ème siècle devient religion d’Etat et condamne le théâtre, dénoncé comme « diabolique ».
Il survit à travers le théâtre de rue et de foire.
1800 ans après la période grecque, le théâtre revient en racontant la vie des saints.
C’est un théâtre didactique très long, narrant les mystères du Moyen-âge entre enfer et paradis, où les acteurs toujours présents sont très statiques, s’avancent et récitent leurs textes. Le spectacle est lourd et est devenu très ennuyeux pour le public.
L’Espagne introduit le mythe de Don Juan et des pièces moralistes se montent, mêlant l’aspect didactique et religieux. Ce théâtre devient monumental et mobile puisqu’il se joue sur des chariots aux constructions architecturales.
En Angleterre, c’est le théâtre Elisabéthain fait de trompe-l’œil et de fausse perspective. Le public est alors pris à témoin et le théâtre devient une « boîte magique » : transformation de la scène ouverte antique en scène fermée, dans un noir absolu.
En Italie, la volonté d’imiter la réalité prend le dessus et on ne cherche plus à suggérer le réel par le décor. Le mystère des trois coups annonce désormais ce qu’il y a derrière le rideau…
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