En tant que joueur de tennis, il vous est peut-être déjà arrivé de jouer contre un partenaire ou un adversaire d’un jour, qui s’énerve à près lui-même, tempête, fulmine, voir pète les plombs !
Le tennis est un sport physique, technique, tactique et on l’oublie trop souvent mental…
Sans l’une de ses quatre composantes, il peut être très compliqué d’arriver à bien jouer au tennis, et réunir en même temps ces quatre éléments demande de l’expérience, de la patience et un peu de recul sur soi.
En match, le joueur qui s’énerve est un adversaire idéal, mais aussi un piètre partenaire qui quelque part peut amuser au début, crisper à la longue, et franchement gonfler à la fin.
Idéal, car le joueur qui s’énerve à d’ores et déjà perdu le match mental, et le défi psychologique, d’un sport qui oppose directement en face en face deux êtres humains.
Comme au tennis, il ne peut pas y avoir deux gagnants ou deux perdants, les matchs en simple induisent nécessairement un rapport de dominant-dominé !
Et rares sont les sportifs qui acceptent d’être dominés, surtout ceux qui font de la compétition !
A la limite, un joueur de tennis loisir qui ne s’investit pas émotionnellement dans sa partie amicale aura que faire de se sentir dominé par son adversaire.
En match, le joueur qui s’énerve a justement comme point faible de ne pas savoir retourner une situation désavantageuse en opportunité !
Plus on avance en expérience, et en classement, et plus on apprend à composer avec le mental, et on comprend à quel point, c’est cette dernière brique du joueur de tennis complet, qui fait la différence entre perdre ou gagner.
Si lors d’une partie de tennis amical, on est tenté de vouloir tempérer son camarade de jeu, en match, on a bien sûr intérêt à laisser faire.
Toutefois, le joueur colérique peut perturber votre propre concentration, et finir par altérer votre jeu.
C’est rarement le but recherché, car bien souvent, le joueur colérique ne réfléchit plus, et surtout n’analyse plus.
Il est simplement dans la colère, et certainement plus dans le calcul.
Exprimer sa colère peut avoir du bon ! Elle permet d'extérioriser une frustration, et cela n'est pas forcément bon de toujours tout intérioriser.
Il ne faut pas sous prétexte qu’être en colère...c’est mal, jouer au béni oui-oui de la morale.
Péter un plomb sur un court de tennis n’est pas la chose la plus grave en soi. Parfois, le joueur de tennis amateur a d’autres soucis en tête, et la pression du job peut expliquer la mauvaise humeur sur le court.
Alors la partie de tennis devient surtout un exutoire. Le tout, c’est de bien connaitre son partenaire pour distinguer ce qui est de la nervosité lié à un évènement extérieur, de ce qui est une colère stupide et contre-productive.
En revanche, il est très difficile, voire impossible de calmer un joueur énervé dans l’instant. Il ne sert à rien de tenter de le raisonner pendant la partie.
Quelques mots en fin de match sur le ton de l’humour seront plus efficaces, surtout quand la tension musculaire laissera progressivement la place à la fatigue.
En match, le joueur de tennis adverse lâche des points de colère ou de dépit, ce n’est pas votre problème.
Au mieux, vous devez enregistrer que vous avez déjà pris l’ascendant mentalement, et là-aussi, il est très rare que les choses s’inversent.
Dans ces conditions, jouer avec encore plus d’assurance et de tranquillité, et prenez les points que l’on vous distribue gratuitement.
Si vous arrivez à parfaitement rester sur votre concentration, vous passerez cette partie sans même prêter attention, à celui qui se ridiculise aux yeux des quelques spectateurs et membres du club.
En restant sur vos fondamentaux et vos objectifs techniques, tactiques, physiques ou mentaux, vous survolerez cette partie avec de l’aisance.
A contrario, si vous laissez l’attitude négative de votre adversaire, vous affectez, vous sortirez sans doute vainqueur, mais plus crispé, et sérieusement agacé par votre partie de tennis.
En conclusion, le joueur de tennis énervé, colérique et furibard est une proie facile mais passablement gonflant, surtout quand il a passé la trentaine. Si, c’est un ami, vous lui pardonnerez facilement…si c’est juste un adversaire en tournoi, vous vous dépêcherez de quitter le court après votre match.
A propos de l'auteur :
Laurent Agostini, édite le site meetinggame.fr/club-de-tennis depuis juillet 2011, site entièrement dédié à l'univers du tennis (matériel, conseils, actualités, séjours).